« On s’en remet à dieu »

Le séisme qui a frappé le Maroc, dans la nuit du 8 au 9 septembre, a considérablement affecté les populations imazighen des montagnes, et a mis en péril une partie de l’économie locale. Les villages de montagnes, qui constituaient déjà des zones délaissées avant le séisme, avec l’un des taux de pauvreté les plus élevés du Royaume, ont payé le double prix de leur isolement géographique et politique dans les jours qui ont suivi le séisme. Deux mois après, on observe le déploiement d’un plan étatique massif qui entend réhabiliter les zones les plus touchées, les personnes sinistrées peuvent aspirer à recevoir des aides individuelles à condition qu’elles soient reconnues sinistrées. Mais au-delà de l’extrême précarité dans laquelle sont plongées ces populations, qui vivent aujourd’hui sous des tentes inadaptées au froid de l’hiver, les habitants du Haut Atlas sont plongés dans un deuil collectif, qui a laissé toute la montagne en suspens. Des douars entiers ont été décimés, et il a fallu enterrer rapidement les morts dans des fosses communes. La catastrophe a laissé une population traumatisée, qui se trouve plus seule que jamais : « On s’en remet à Dieu, parce que le gouvernement ne veut rien voir »

 

Texte Léa Polverini

Sujet en partie produit pour « Le Monde »

© Paloma Laudet paloma.laudet@gmail.com
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